«We are back in business» dit Hastings quand la lumière revient à la CTU, et en effet, la saison trouve sa vitesse de croisière : action, rebondissements, dilemmes moraux. Après une 1° partie de saison assez inégale, la 2° qui s’amorce fait revenir 24 à son meilleur niveau.
Le début de l’épisode 15 est habilement écrit : le soleil se lève sur New York (toujours très photogénique !) et le suspense commence. Hassan se rend et regarde les new yorkais qu’il va sauver, les minutes s’écoulent avant l’explosion de la bombe, les gros plans sur les visages rendent l’angoisse palpable.
L’échange d’Hassan et de la bombe est un peu longuet mais compensé par le face à face entre Taylor et son chef de cabinet. A nouveau la confrontation de 2 patriotismes, de 2 morales. Rob est prêt à tout sacrifier :Ethan, sa carrière, sa vie pour sauver New York, et alors que Taylor, s’estimant trahie par son plus proche collaborateur, lui balance une torgnole, il reste déterminé et même fier de lui.
Même confrontation entre le mercenaire, qui est convaincu d’avoir fait son devoir «on a réussi à sauver Manhattan»et Jack qui lui rétorque qu’il est un traitre. Bizarre…Jack a souvent agit de la sorte : sacrifier une vie pour en sauver des milliers (quand il exécute Chapelle, saison 3, ou Curtis, saison 6) et il n’a pas toujours obéit au président non plus, quand, selon lui, il ne faisait pas le bon choix (s 4,5,6). Mais cette fois il est persuadé que Taylor a raison, le mercenaire est-il pour autant un traitre à son pays ? C’est ce genre de débats qui rend 24 incomparable !
Et ça continue avec le dialogue Tarin/Hassan. Tarin croit sincèrement qu’Hassan est malhonnête et n’agit que par ambition personnelle, qu’il est prêt à vendre son pays aux Etats-Unis contre la «une du Time». Alors qu’Hassan pense servir son pays au mieux. 2 personnage complexes donc, surtout Hassan : dictateur, époux infidèle mais qui reconnait ses erreurs et se sacrifie noblement. Et très bien interprété par l’acteur indien Anil Kapoor.
En fait aucun personnage n’a de motifs égoïstes : Rob, le général, le mercenaire, Tarin, Hassan…tous sont des patriotes.
Sauf la blondasse, qui elle, continue à trahir tout le monde et à mentir à ce pauvre Cole. Arlo lui, n’est plus dupe, ce qui donne une bonne scène où Arlo apparait soudainement derrière Dana pour vérifier ses soupçons et elle qui s’apprête à l’étrangler !
L’épisode suivant commence justement avec Dana enfin démasquée. Le personnage s’est bien amélioré, c’est devenu une sorte de Nina Myers (mon perso préféré après Jack !) : une meurtrière froide et sans scrupules. D’ailleurs la scène de sa fuite est la réplique exacte de celle du dernier épisode de la saison 1, quand Nina est rattrapée par Jack furieux d’avoir été trahi et qui lui colle un flingue sur la tempe. Là c’est pire car Cole est amoureux. Très bonne interprétation de Freddie Prinze, qui passe par la stupeur, l’incrédulité et la fureur.
Mais où le personnage de Dana devient vraiment excellent c’est dans son face à face avec Jack : une teigneuse à l’ironie mordante qui fait même sourire Jack en lui disant : «tu es le seul ici qui n’a pas la tête dans le cul», il reconnait qu’il a affaire à une criminelle endurcie qui «connaît la musique» comme elle dit et c’est lui qui perd son sang froid et la plaque contre le mur, ou alors il veut l’impressionner, mais c’est peine perdue, elle continue sur le même ton cynique «on a assez merdé aujourd’hui, tu ne crois pas ?»
Jack part donc délivrer Hassan avec Cole. Alors qu’Hastings a des doutes sur lui, Jack affirme «Cole est clean» Comment peut-il en être si sûr ? ben parce que c’est Jack Bauer pardi !!!
Pendant ce temps Samir dévoile son but : obliger Hassan à renoncer au traité publiquement sur You Tube. Hassan refuse et Samir met alors en scène son procès dont l’issue ne laisse aucun doute : quand la vidéo sera finie, il exécutera Hassan.
C’est donc une course de vitesse. Jack prend d’assaut l’immeuble où Samir a commencé à diffuser sa vidéo. Le rythme est haletant : d’un côté Jack et Renée avancent, de l’autre Samir énumère les crimes d’Hassan, le split screen prend ici toute sa place.
Puis Jack trouve le lieu de détention, abat les terroristes, on continue d’entendre la voix de Samir, donc on pense que Jack est arrivé juste à temps. Puis gros plan sur son visage horrifié : la vidéo était enregistrée, Hassan est déjà mort, égorgé !!
Enorme choc puisque tout le début de cette saison repose sur le sauvetage d’Hassan, et encore plus les 2 derniers épisodes où le personnage est devenu sympathique. En plus, même si c’est une des caractéristiques de 24, on reste surpris de voir le héros échouer.
Ce final est d’autant plus inattendu qu’il nous laisse sans aucune piste sur l’intrigue des 8 derniers épisodes : plus de bombe, plus de kamistanais, plus de traité et surtout un Jack Bauer qui n’a, désormais, plus aucune raison de rester «en service».
2 indices tout de même : Dana ne travaillait pas pour Samir et le retour des russes avec un diplomate mielleux qui semble plutôt content de l’échec du traité.