Kiefer Sutherland interview sur Melancholia (traduction française)et quelques extraits

Un belle interview où il parle du film, de ses rapports avec Lars Von Triers...et quelques extraits du film

Vous êtes chez vous à Toronto?

Kiefer : J'ai grandi dans cette ville

Qu'est-ce que ça fait de revenir ?

K : C'est vraiment agréable. En fait, tous mes frères sont là et ma sœur est là. Ma mère est là et mon père est là. Ça n'arrive pas souvent

Quelle a été votre expérience sur ce film ? Qu'avez-vous appris ?

K : c'était un des films les plus uniques… certainement, une des exp

ériences les plus exceptionnelles que j'ai eu avec un réalisateur. J'ai fait 70 films je crois, 198 épisodes de 24 heures chrono, ce qui est presque équivalent à une autre centaine de films, et ce qu’il y a en commun dans tout ça : on lit la scène avec les autres acteurs et le réalisateur, on prend nos marques, on la répète et ensuite on la tourne. Et là on ne l’a pas fait. Lors de la toute première scène avec Charlotte Gainsbourg, Lars nous a emmené devant une porte et a dit “Okay, c’est derrière cette porte que je veux que la scène se passe », j'ai entendu “Ca tourne”. J'ai regardé Charlotte et j'ai dit “ c'est normal ?” et elle m'a répondu “Non…” et j'ai dit “Va à gauche, j'irai à droite”. Mais avant même que je finisse ma phrase, j'ai entendu Lars crier “Silence !” En fait on a découvert la scène en la tournant. Ça m'a pris une minute avant d'accepter cette manière de faire, mais ensuite ça permettait une liberté incroyable. Donc rien que pour cela, c'était une expérience unique.

Charlotte Gainsbourg joue votre femme et vous avez… j'adore le fait que vous avez tout cet argent, mais on ne sait jamais pourquoi ou comment.

K :c’est un héritage. Lars et moi en avons discuté un soir longtemps dans un bar. Il est clair qu'il n'a pas gagné cet argent avec l'astronomie. Donc on a simplement décidé qu'il l'avait hérité et donc on l'aimait encore moins.

Parce qu'il ne l'a pas gagné. J'ai vraiment aimé votre personnage, pas vous ? J'avais beaucoup de sympathie pour lui.

K : Je l'aime beaucoup aussi, même si c'est très difficile de jouer un personnage, et je l'ai fait quelquefois, que vous n'aimez  pas. Mais le personnage, et on en a beaucoup parlé avec Lars, et c'est vraiment la base du film… Lars croit qu'il y a 2% de la population qui sont encore en harmonie avec la Terre et ont des instincts naturels, ce qui est représenté par le personnage de Kristen et je représente les 98% : l'arrogance de l'Homme qui a perdu cette relation et regarde une planète foncer sur eux et dit “Elle ne nous heurtera pas”. Je fais probablement partie de ces 98% qui je pense, sont simplement optimistes, mais je devais toujours garder à l'esprit cette balance que nous essayions de créer.

En le regardant, j'ai ressenti vos doutes, comme si vous deviez sur-compenser le personnage de Charlotte pour éviter une rupture.

- Et je crois que c'est une condition humaine réelle. Et je crois que les personnes qui donnent la responsabilité de prendre soin de tout le monde ont de sérieux doutes, mais dans un monde qui bouge aussi vite que le nôtre, ils n'ont pas le temps d'accepter ça.