Tout avait pourtant bien commencé : le pilote diffusé en janvier avait rassemblé 12 millions de spectateurs, mais déjà les critiques étaient mitigées. Après un hiatus de 2 mois (programmation bizarre) la série reprend en mars, et, malgré une promo massive et les nombreux fans de Kiefer Sutherland, les audiences s’effondrent, les derniers épisodes ne recueillent plus que 4,5 millions de spectateurs !
Touch raconte l’histoire de Martin, un veuf qui élève seul son fils autiste de 11 ans, Jake. Or celui-ci a le don de voir le futur à travers les chiffres et de répandre le bonheur autour de lui en mettant en relation des gens de tous les coins du monde.
En fait Touch a été dès le départ plombé par ses intrigues lourdes, embrouillées, et répétitives, ses personnages inconsistants, et sa philosophie de café du commerce.
Le début de chaque épisode, par exemple, où Jake raconte d’une voix monocorde que tout est connecté dans l’univers : les petites fleurs, les petits oiseaux, les canards en plastique..est un sommet de niaiserie new age. On suit ensuite divers (trop en fait) personnages que Jake va sauver et rassembler, pratiquement toujours des parents et des enfants, et des amoureux. Histoires banales aux dialogues insipides et aux effets faciles pour émouvoir la ménagère de moins de 50 ans…on pleurniche beaucoup dans Touch !
Mais le plus ennuyeux, c’est qu’on devine tout, puisque qu’on sait que tous les personnages sont « connectés ». On passe donc rapidement d’un personnage à l’autre à travers le monde (avec une prédilection pour les japonais) chacun parle sa langue, ce qui ajoute à la confusion. Chaque personnage fait un petit tour et puis s’en va, difficile donc de s’y attacher.
Sentant le problème, Tim Kring, transforme sa série (une histoire par épisode) en feuilleton à suspense, avec la disparition d’une mystérieuse petite fille, une directrice de centre social pas nette, une organisation qui voudrait utiliser les dons de Jake, et la mort du personnage de Danny Glover. Mais on l'a si peu vu, que cette mort tombe à plat, ne suscitant aucune émotion. D’une légende chinoise on passe à un truc biblique…mais le suspense ne prend pas, et les audiences continuent de dégringoler.
Seul le dernier épisode est meilleur, justement parce qu’on y retrouve des personnages connus (le personnage du pompier en particulier).
Reste un excellent Kiefer Sutherland…sous employé : les auteurs ne lui ont pas donné grand chose pour exprimer la palette de son talent. A chaque épisode il court après son fils en répétant « Jake, où vas-tu ? Jake reviens, Jake mon pote » (« buddy » en VO qu’il répète sans arrêt !), ça en devient risible, quel gâchis quand on pense au charismatique et complexe Jack Bauer.
Touch a été renouvelée, la saison 2 sera diffusée le vendredi soir, « le créneau de la mort » comme l’appellent les media américains, car c’est là que les chaînes placent leurs séries à faible audience avant de les supprimer.
Mais, comme Touch, soyons optimiste et espérons que la prochaine saison sera meilleure…
Le pire dans tout ça c’est qu’à cause de cette série très décevante, l’adaptation de 24 heures chrono au cinéma a été reculée (au mieux…) et que le peu de succès de Touch, et donc de Kiefer Sutherland, ne va pas encourager la Fox à pousser le projet.
Voir la bande annonce: Une très belle vidéo promo de Touch avec Kiefer Sutherland
et les interviews de Kiefer, extraits de la série...etc... Touch: nouvelle série de Kiefer
